Le contrôle non destructif... Pour préserver notre patrimoine !

Géoradar

Le géoradar est largement utilisé en prospection géophysique ou pour l’auscultation des maçonneries. Il permet de réaliser des cartographies de surface faisant ressortir les éléments et les hétérogénéités du sous-sol ou des matériaux.

Principe de la méthode

Le radar, technique d’auscultation non destructive, utilise la réflexion d’ondes électromagnétiques à travers la structure afin d’obtenir une image continue des éléments la constituant.

L’appareillage se compose d’une antenne, un terminal informatique d’acquisition et une roue codeuse. L’antenne, déplacée à la surface de la structure à ausculter, suivant des « lignes de mesures », émet un champ électromagnétique à impulsions dans le matériau. Lorsque ce champ rencontre un objet ou une interface présentant des propriétés diélectriques différentes, une partie de son énergie est renvoyée vers l’antenne, créant ainsi, dans le signal, un écho radar.

Mise en œuvre sur site

L’ antenne dont la taille dépend de la fréquence de répétition des impulsions émises, est adaptée à la problématique et à la profondeur d’investigation désirée : quelques dizaines de centimètres à plusieurs mètres pour le géoradar.

Plus cette dernière est grande, plus l’antenne est volumineuse et plus la fréquence de répétition des impulsions est basse : 70 à 900 MHz en général pour le géoradar. La profondeur d’investigation peut être limitée par la présence d’un matériau conducteur, ce dernier ayant la propriété d’absorber les ondes électromagnétiques. C’est le cas des terrains argileux par exemple.

Mise en œuvre du géoradar avec l'antenne bifréquence 400-900 MHz
Mise en œuvre du géoradar avec l'antenne bifréquence 400-900 MHz
Mise en œuvre du géoradar avec l'antenne bi fréquence 400-900 MHz, sur maçonnerie depuis une nacelle
Mise en œuvre du géoradar avec l'antenne bi fréquence 400-900 MHz, sur maçonnerie depuis une nacelle

Les mesures peuvent être réalisées directement au sol en prospection géophysique ou à la surface du matériau pour l’auscultation de maçonneries. Les moyens d’accès peuvent être adaptés dans ce cas : perche, échafaudage, nacelle, cordes…

L’échantillonnage permet d’avoir une précision centimétrique, le long de chaque profil. Ces derniers sont en général réalisés tous les 0,5 ou 1 m, dans un sens de mesure voire deux, afin de couvrir l’ensemble de la surface à ausculter avec une excellente résolution.

Les mesures sont, le plus souvent, couplées à une antenne GPS qui permet d’enregistrer, de manière simultanée, la position exacte (précision sub-métrique) de chaque point le long des profils cela dans un système référencé de coordonnées internationales.

Documents résultants

  • Radargrammes

L’enregistrement numérique du signal associé aux distances parcourues permet d’obtenir une image appelée radargramme. Un radargramme est une coupe reportant le temps aller/retour de l’onde électromagnétique en fonction de la distance parcourue par l’antenne. Le signal apparaît dans un dégradé de noir et blanc traduisant l’intensité du signal réceptionné. Pour faciliter la lecture, les temps aller/retour sont convertis en profondeur.
Le traitement du signal radar par filtrage numérique, réalisé avec le logiciel GPR Slice (D. Goodman), permet d’améliorer les coupes radar pour en faciliter l’interprétation. L’étude des radargrammes et des échos radar met en évidence les interfaces entre les différents types de matériaux, les hétérogénéités, les structures enterrées, les vides ou les zones décomprimées ainsi que les zones de désordres.

Radargramme obtenu sur une voûte maçonnée
Radargramme obtenu sur une voûte maçonnée
  •  Cartographies

Le logiciel GPR Slice offre la possibilité, en plus du traitement des radargrammes, d’extraire l’amplitude du signal radar enregistrée à chaque profondeur. La combinaison de ces énergies pour chaque coupe radar juxtaposée permet d’obtenir une cartographie.
Le résultat est une carte 2D dont la répartition des énergies, représentée avec un code couleur, fait ressortir l’intensité des échos radar pour une profondeur choisie.
Cet outil permet une excellente analyse de la position des anomalies radar et du classement de leur gravité. Les cartes peuvent être reportées sur photographies (photo de l’ouvrage ou photo aérienne). Les données géoréférencées peuvent également être exportées sous format SIG.

Cartographie d’énergie à environ 1,5 mètre de profondeur juxtaposée sur les coupes radar
Cartographie d’énergie à environ 1,5 mètre de profondeur juxtaposée sur les coupes radar
Cartographie d’anomalies d'une maçonnerie dans la tranche 20 à 100 cm de profondeur
Cartographie d’anomalies d'une maçonnerie dans la tranche 20 à 100 cm de profondeur
Cartographie interprétée des énergies radar entre 0 et 45 cm de profondeur
Cartographie interprétée des énergies radar entre 0 et 45 cm de profondeur
  • Modélisations 3D

Ce même outil permet, suivant le même principe, de réaliser des modélisations en 3D.

Représentation en 3d d' anomalies géoradar en arc
Représentation en 3d d' anomalies géoradar en arc
  • Planches de résultats

L’ensemble des résultats peuvent être présentés sous forme de planches facilitant la lecture et la compréhension des éléments mis en évidence.

Planche synthétique de résultats géoradar
Planche synthétique de résultats géoradar
Planche synthétique de résultats géoradar sur photo aérienne
Planche synthétique de résultats géoradar sur photo aérienne
  • Plans synthétiques

Au final, les éléments détectés peuvent également être reportés sur un plan synthétique.

Carte synthétique des anomalies radar détectées
Carte synthétique des anomalies radar détectées

Applications

Diagnostic des pathologies des ouvrages

  • Caractérisation de la qualité de remplissage des murs de moellons (présence de vide, compacité du mortier, joints désagrégés…),
  • Contrôle avant et après injection de coulis de réparation
    (caractérisation des vides ou zones décomprimées et détermination de leur taux de remplissage post injection),
  • Identification de la présence d’humidité et analyse de l’origine (remontées capillaires, écoulement d’eau, fuite, condensation…),
  • Cartographie des anomalies du sous-sol en vue du risque de tassement, effondrement,
  • Investigation du sous-sol pour recherche de structures naturelles ou anthropiques (puits, réseaux, fondations, caves, cavités, fontis, terrains décomprimés…),
  • Caractérisation des maçonneries des voûtes de tunnel (briques, pierres).

Détection des ouvrages enterrés

  • Recherche de cavités (vide structurel, cavité, pièce condamnée, galerie…),
  • Détection de fondations ou tout autre ouvrage et massif enterré,
  • Détection et positionnement de réseaux (canalisations, fourreaux, ovoïdes, galeries, canaux…),
  • Recherche d’objets polluants (cuves, objets métalliques, anciennes décharges…).

Prospection archéologique

  • Localisation et caractérisation d’objets enterrés (vestiges, ouvrages, murs, fondations),
  • Détection de cavités anthropiques (sépultures, cryptes, caves, réseaux anciens, bassins, ouvrages hydrauliques…),
  • Modélisation du terrain encaissant (stratigraphie, substratum rocheux, failles, contacts géologiques avec la couche étudiée…).

Reconnaissance géologique

  • • Recherche de cavités naturelles ou zones décomprimées (vides francs, fontis en formation, karsts, failles, galeries naturelles, grottes, terriers),
    Reconnaissance de sols pour projets d’aménagement BTP (qualité d’assise des sols et massifs rocheux),
  • Diagnostic des mouvements et des fuites des ouvrages en terre (chaussées, remblais, digues, barrages…),
  • Étude de l’encaissant et des problèmes d’écoulement ou infiltration d’eau,
  • Recherche de cavité sous voie. Vérification du remplissage des cavités et fontis par coulage de béton.